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Présentation de Salek

 

LA VIE ET L’OEUVRE D’UN ARTISTE SAHRAOUI (JPG)

Salek BRAHIM est un jeune exposant de la révolution sahraouie qui d’un point de vue intellectuel et artistique, est à l’avant garde de la lutte pour la liberté et pour le droit de son peuple à l’indépendance.

Salek est né dans la ville de Mahbes en 1968, dans la province n°53 de l’état espagnol, le Sahara Occidental. Sa famille, d’authentiques nomades, qui se consacraient à l’élevage des chameaux dans le désert, a , comme de nombreuses autres familles sahraouies, été sédentarisée de force. En 1958 l’armée espagnole, véritable puissance coloniale au Magreb, tout comme la France, a jugulé leur économie traditionnelle en empoisonnant les puits du désert et, en faisant mourir la majorité de leurs chameaux et de leurs chèvres. Face à des méthodes aussi brutales pour satisfaire les prétentions du colonialisme, les sahraouis en ont été réduits à s’installer à proximité des villes et à être exploités comme main d’œuvre non qualifiée.

En 1975, Salek a seulement 7 ans, lorsque le gouvernement espagnol, dynamitant tous les engagements antérieurs et violant le droit international, livre le territoire sahraoui au Maroc et à la Mauritanie, par le honteux traité de Madrid. Cet accord n’est d’ailleurs jamais paru dans le BOE (Journal Officiel) ! Légalement, le dit traité, n’est toujours pas entré en vigueur ! Le régime qui s’installe alors en Espagne trahissant la seconde république, pousse à fond sa marche de mort par une ultime trahison envers le peuple sahraoui.

La marche verte, est une escroquerie, puisque au même moment l’armée marocaine entre dans le pays sahraoui le mettant à feu et à sang, bombardant la population civile avec du napalm, du phosphore blanc et des bombes expansives à fragmentation. Enfant, Salek a été témoin de ce spectacle de mort et d’horreur, quand, comme des milliers de familles, il a du s’enfuir à travers le désert pour tenter d’atteindre la frontière algérienne, afin d’échapper à l’aviation d’Hassan II l’assassin, père de l’actuel roi du Maroc, frère cadet du roi d’Espagne , comme celui-ci lui a demandé de le considérer.

Les sahraouis survivants commencent alors à ériger, dans la région algérienne de Tindouf, dans des conditions extrêmement difficiles, les camps de réfugiés dans lesquels ils vivent depuis déjà 30 ans, dans la partie la plus hostile et dure du désert le plus rigoureux du monde. Dans ces premiers temps, les enfants, en l’absence de tout, commencent à mourir comme des mouches.C’est pourquoi, le front POLISARIO, en collaboration avec la demi-lune rouge, décide de les évacuer vers l’Algérie, la Libye, la Syrie, Cuba et d’autres pays solidaires pour endiguer la menace d’un véritable génocide des sahraouis.

Telle est la situation, lorsque le petit Salek, afin d’échapper à l’enfer de Tindouf, se rend en Libye pour commencer ses études comme des milliers d’autres enfants. Il y restera jusqu’à la fin de ses études secondaires.

Il continuera ses études dans la ville d’Oran en Algérie, où il s’inscrira aux Beaux-Arts, commençant à déployer ses immenses dons naturels pour l’art et à maîtriser avec aisance les différentes techniques picturales, sculpturales, la miniaturisation et la calligraphie arabe.

Durant la période d’apprentissage oranaise, il commençe à participer à des expositions collectives dans les campements de Tindouf. Son œuvre intègre une composante sociale immense, puisqu’elle représente le drame dans lequel vit son peuple depuis déjà si longtemps, drame dont il a souffert et souffre encore aujourd’hui. Ses peintures dénoncent cette situation et expriment d’ardents désirs de liberté, liberté qui n’arrive jamais pour les sahraouis.

Bien qu’il maitrise de nombreuses techniques et supports, il a une préférence pour l’huile sur toile. Dans son œuvre picturale ressortent les couleurs ocres et obscures, la couleur du désert, de l’amertume pour tant de trahisons et du fatalisme.

Il participe à l’exposition internationale d’Alger en 1988, et aux 2èmes rencontres internationales des arts plastiques d’Alger en 1991 (il y a reçu le premier prix du meilleur artiste). En 1995 il se voit descerner le 2nd prix d’arts plastiques au festival des jeunes artistes organisé par le ministère de la culture sahraouie dans la wilaya (département) d’El Hayoun. Puis il réalise des expositions à Cuba, en Hongrie et en Espagne. En 1994 et 1995,il participe également à la Mostra Nova du Sahara, une exposition multidisciplinaire et itinérante réalisée par SODEPAZ-Galicia , qui traverse de nombreuses villes espagnoles (Valence, Alicante, Las Palmas etc. ). Durant les dernières années, il a réalisé diverses expositions à Leon, Palencia et Zamora.

Ses huiles sont marquées par une grande économie de moyens matériels. Ces moyens restent identiques à ceux dont il disposerait dans les camps de réfugiés du brûlant désert du sahara.

Ses créations sont la meilleure carte de visite pour accéder et connaître la culture et le patrimoine de son peuple, et sont un exemple de la lutte pour le droit à la liberté et à l’indépendance.

A travers un portrait, une nature morte, un paysage, une fresque, etc.., dans lesquels est toujours présente la figure humaine, on se rapproche du désert, de la vie, des traditions, des souffrances et des rêves de ce peuple, qui bien qu’il soit en exil, cherche et finira par trouver la liberté désirée.

Les créations de Salek sont une dénonciation contre les très pauvres conditions de vie dans les campements de réfugiés de Tindouf. Par extension c’est un cri accusateur contre la brutale répression à laquelle sont soumis chaque jour dans les villes de son Sahara natal (envahi depuis 1975) ses compatriotes aux mains du Maroc.

Il revendique dans ses toiles le rôle des femmes dans toutes les sphères de la vie sahraouie. Celles ci sont les véritables protagonistes de l’organisation quotidienne de la vie dans les refuges de la Hamada (désert inhospitalier) : elles gèrent la rare aide humanitaire pour que toute la population puisse se nourrir chaque jour. Elles gèrent les hôpitaux, les écoles, les ateliers d’artisanat, les potagers ..et de plus elles exercent le rôle de maîtresse de maison et sont les institutrices de leurs enfants, puisque leurs pères, maris et frères continuent d’appartenir à la milice, luttant dans une guerre imposée.

Salek a réalisé à El Bierzo 2 expositions de peintures, une à Ponferrada et une autre à Cacabelos. L’année dernière il a modelé une sculpture dans le village de Sancedo, commandé par un mécène. Cette sculpture a été taillée dans un bloc de « caliza » de Novelda-Alicante, de plus de 6000 kg. C’est certain, c’est sa création la plus élaborée, la plus difficile et la plus pénible. Il avait déjà travaillé en Algérie le bois et des pierres plus tendres. A Leon il avait utilisé la pierre de Bonar et la pierre de Salamanca beaucoup plus faciles à sculpter. Pour une œuvre qui restera à l’air libre, il était nécessaire de travailler avec une roche qui résiste aux agents météorologiques et surtout qui supporte bien les variations thermiques entre l’hiver et l’été. C’est pourquoi il a opté pour cette « caliza » très dure et résistante.

Lors de cette réalisation, Salek a du surmonter plusieurs contretemps. Le premier a été de travailler à l’extérieur à des températures au dessous de zéro en hiver, hostiles pour un habitant du désert. Le seconda été, tenant compte du fait qu’il n’avait pas d’aide pour les gros travaux, de manier lui même la « radial » et la pioche pour dégrossir. C’est en réalisant ces travaux qu’ il s’est blessé, ce qui l’a obligé à s’arrêter plus d’un mois. Malgré tout, il est resté très professionnel et a soigné chaque détail, cherchant, plus qu’une quelconque rentabilité économique, la perfection et la beauté de cette statue qui représente l’amour fraternel massacré par la guerre civile et qui :

-   m’a tant coûté mais qui je le souhaite restera pour toujours dans ce cher village de Sancedo, ou tant de personnes m’ont aidé et que je n’oublierai jamais.

Francisco Javier Prada Fernandez.

Auteur du livre Las "jaimas" de ard el gamar Galicia 2002

 
Publié le jeudi 20 avril 2006
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